Notre code de déontologie est la colonne vertébrale de notre profession et de nos relations entre nous, et vis-à-vis des tiers.
Il est évolutif certes, mais conserve néanmoins une base certaine qui nous permet d'interroger non seulement les candidats au Capa qui bientôt deviendront nos confrères et qui devront consacrer, au titre de la formation continue une part de leur enseignement à la déontologie, mais encore, ce que nous faisons en ce moment, les confrères étrangers qui souhaitent exercer en France au titre de l'article 99 du décret.
L'article 1.3 du RIN en est la pierre angulaire en ce qu'il rappelle nos principes essentiels.
Pour les relations entre avocats, il y en a une douzaine qui commencent par, « dignité », puis par la suite : « conscience, indépendance, probité, humanité, honneur, loyauté, désintéressement, confraternité, délicatesse, modération et enfin courtoisie ».
Comme il reste à peu près une douzaine de semaines avant l'élection du bâtonnier pour les années 2016 et 2017 je vous propose de les égrener, un à un, chaque semaine.
La France est certes cartésienne mais a parfois tendance à compliquer les systèmes comme le démontre la numérotation de nos classes scolaires qui commence par la 12ème pour finir à la terminale.
Adoptons donc ce mode de raisonnement et commençons avec le premier principe qui sera donc le 12.
12. Dignité.
Si les cruciverbistes ont le Petit Robert, nous, nous avons le Damien Ader.
Citons donc : « La dignité se rapporte à la fois au respect de soi-même et au respect que l'on mérite, c'est-à-dire au respect que l'avocat doit inspirer aux autres par sa noblesse, sa retenue et sa réserve. La dignité qualifie l'attitude que doivent observer certaines personnes, dont les avocats, en raison des fonctions qu'elles occupent… ».
Le bâtonnier à Paris aurait-il encore une légitimité, ce qui manifestement n'est plus le cas depuis le 17 mars 2015 jour de l'annonce de la candidature de son vice bâtonnier aux élections de juin, et surtout du 23 mars 2015 date d'un éditorial qui, il faut bien l'avouer, continue de faire sourire, parfois amèrement il est vrai, ceux qui suivent nos élections et leur mécanique parfois complexe, et celui-ci, comme ses prédécesseurs, aurait pu nous dire ce qu'il pensait de la dignité.
Nous aimerions bien, que cette divinité à deux têtes qui dirigent l'ordre, Janus interchangeable et qui le sera peut-être dès juin 2015, nous apprenne ce qu'il en est de la noblesse, de la retenue et de la réserve.
Personnellement, je suis persuadé que dans les prochaines semaines, le vice bâtonnier en exercice, rémunéré par nos cotisations, utilisant les moyens de l'ordre, rompant ainsi toute égalité dans la campagne, et qui n’a jugé, ni utile, ni nécessaire de démissionner nous entretiendra de sa conception de la dignité.
Chers lecteurs, à la semaine prochaine, et comme le disait Caton « Il faut détruire Carthage… »