Ma secrétaire est partie avec…
Alors que j’approche de mes 35 ans d’exercice dans à peine un mois je me dis que si je n’ai jamais regretté un jour de travail, notre profession a quand même sacrément changé depuis 1988.
Je vous le concède, la période de Covid a été un accélérateur.
En fait, j’ai l’impression que ma secrétaire est partie avec ma ligne fixe, mon télécopieur et ma cravate.
En 1988, nous travaillions avec des télex, nos secrétaires tapaient sur les premières machines à traitement de texte et l’on plaçait la pelure dans la cote correspondance du dossier.
Nous portions des costumes et des cravates et lorsqu’on allait au palais avec des mocassins marron on nous reprochait d’avoir des chaussures jaunes…
Assez rapidement, on appelait les cabinets en leur demandant s’ils avaient un télécopieur puis, quel était leur numéro de télécopieur et enfin aujourd’hui plus personne ne pose cette question puisqu’il n’y en a plus.
Le port de la cravate était la règle alors qu’aujourd’hui elle est le plus souvent l’exception.
Nos secrétaires ont été remplacées par la reconnaissance vocale et de toute façon la jeune génération est plus rapide qu’aucune d’entre elles sur le clavier.
Notre numéro de portable qui était le plus souvent confidentiel est aujourd’hui celui qui est affiché officiellement ce qui permet à tous une mobilité qu’on n’aurait pas imaginée à l’époque.
Nous ne nous rendons plus aux audiences de mise en état et ce qui y a perdu en convivialité y a néanmoins gagné indéniablement en efficacité.
Notre monde professionnel a invraisemblablement changé et ce n’est rien à côté de ce qu’augure l’intelligence artificielle.
Est-ce un bien, est-ce un mal, je ne suis sûr de rien personnellement, mais quoi qu’il en soit comme toujours notre profession s’est adaptée et a su utiliser tous ces nouveaux outils.
Nous en ferons de même avec l’intelligence artificielle, j’en suis persuadé.
Cependant, et là où nous n’avons pas vraiment évolué, c’est en ce qui concerne notre représentation politique.
Le CNB, s’il fonctionne assez bien techniquement par le travail de ses commissions existe mal politiquement et ne représente pas toute notre profession.
De par son péché originel, imaginerait-on la CGT, la CFDT et le Medef siéger au conseil des ministres du gouvernement français, le CNB ne peut pas réellement prendre de position politique.
Son ou sa présidente est le gardien du compromis, du barycentre et doit souvent accepter de défendre des idées qui ne sont pas les siennes.
Tôt ou tard et nous le savons tous, nous devrons nous diriger vers un ordre national dont le président sera élu au suffrage universel, seul gage de sa légitimité.
Il faudra bien en finir un jour ou l’autre avec ce système d’élection issu du cerveau d’un adepte du docteur Folamour qui prévoit quatre collèges distincts avec quatre électorats différents !
Je ne crois pas qu’une quelconque autre institution ait pu imaginer un système plus alambiqué.
Tout ceci pour vous dire que la semaine prochaine, il y a des élections au CNB et que vos votes sont primordiaux.
Ces élections seront couplées à Paris avec nos élections des membres du conseil de l’ordre.
Vous le savez, celles-ci ont lieu en binôme Femme/Homme et les avocats parisiens vont choisir 7 binômes sur les seulement 9 en lice, il s’agit d’une grande première dans notre histoire.
Il faut beaucoup de courage et de conviction pour se présenter à ces élections et l’on doit féliciter nos confrères de cette campagne qui a été exemplaire ; notre ordre sera bien représenté pour les trois prochaines années.
Néanmoins, il s’agit d’une élection et il faut choisir.
Comme chaque fois, je voterai pour 7 binômes même si aujourd’hui je ne vous en recommanderai que 6.
Notre Bâtonnière et son Vice-Bâtonnier arriveront en tête de cette élection et pourront même être élus au premier tour tant ils ont été parfaits dans l’exercice de leur mandat.
Je soutiendrai avec force et conviction celle qui m’a accompagné pendant de nombreuses semaines cette année et qui aujourd’hui souhaite s’investir au service de nos confrères, à savoir Valérie Rosano.
Elle sera accompagnée de mon ami Éric Ader dont la famille a toujours démontré qu’elle savait servir notre ordre.
Leurs qualités conjuguées sont indispensables à notre ordre.
Vient ensuite le binôme ACE, Antoine Juaristi et Lise Le Borgne qui connaissent parfaitement tous les sujets actuels de notre profession.
Que dire de Fadela Houari et de Benoît David qui ont échoué de si peu l’année dernière et qui représentent nombre de nos confrères qui doivent avoir leur voix portée au sein du conseil de l’ordre.
Ensuite, je voterai pour notre binôme épicène, au Cursus Honorum sans faille, Stéphane Haziza et Anne Guillaume Serre.
Enfin, ce sera Stéphanie Encinas et Nicolas Mahassen qui sont déterminés et convaincus.
Voilà, il me restera un vote que j’utiliserai, soyez en sûr et je sais que vous ferez de même.