Cette succession de zéros et de uns, et encore de uns et de zéros nous la connaissons bien, que ce soit en musique ou en mathématique.
Ce rythme binaire règle d'ailleurs un peu, et depuis nos études, nos vies de juristes et d'avocats ; qui ne se souvient du plan en deux parties et en deux sous parties.
Ce rythme binaire, 0/1, 1/0 régit, malgré quelques exceptions, la succession de ceux qui sont appelés, par nos confrères, à diriger l'ordre des avocats de Paris, c'est ce que d'aucuns appellent : l'alternance.
Ce sont ceux-là mêmes qui prétendent d’ailleurs, que parfois cela se passe bien.
Fin d'un cycle, début d'un autre, tout cela est bien naturel et les bilans interviendront plus tard.
Amertume et regret d'un côté, sûrement, espoir et dynamisme de l'autre, de toute évidence.
Je vous avoue très franchement que les premières annonces, et nominations du futur bâtonnier qui nous conduira jusqu'en 2017, dans ce moment particulièrement charnière de notre histoire puisque nous emménagerons alors aux Batignolles, me remplissent, sans que la boîte de Pandore ne soit ouverte, d’une magnifique espérance.
Des travailleurs, et en plus désintéressés, que de changements…
Ces changements ne seront pas isolés, j’en suis sûr, et c'est bien à de nombreux bouleversements auxquels il faut s’attendre dans les prochaines semaines, et dans tous les services.
Tout ceci est du meilleur augure ! Néanmoins, pendant ce temps-là, nous le savons tous, la profession, dans son unanimité parisienne et provinciale, souffre.
Ce soir, c'est une assemblée générale extraordinaire du conseil national des barreaux qui prendra, il n'est pas nécessaire d'être grand clerc pour le deviner, des mesures fermes et peut-être définitives quant au dossier de l'aide juridictionnelle qui nous empoisonne depuis plusieurs dizaines d'années.
Quand je dis empoisonne c'est que bien sûr, comme le professe à longueur de temps mon ami du CNB Vincent, et pour être un peu trivial : on nous enfume…
Ce sujet nous monopolise, nous « unanimise » mais surtout nous « réactionnairise » alors que nous sommes incapables d'imaginer et de construire, nous-mêmes, ce que sera notre profession de demain.
Et pourtant, il y a urgence, en parallèle du projet justice 21 voulu par les pouvoirs publics, que nous construisions le projet AVOCAT du 21ème siècle.
Je ne suis pas le seul à le dire et à l'écrire inlassablement : nous ne pouvons-nous contenter d'être en réaction et non pas en action.
Nous devons être force de propositions, positives, tout en acceptant les principes de base que nous ne voulons pas voir comme notamment, le désengagement financier inexorable de l'État… Dans tous les domaines…
Si nous ne le faisons pas, d'autres le feront pour nous, les idées ne manquent pas, et pas forcément les meilleures.
Je me souviens très bien il y a maintenant une trentaine d'années, d'un cours, à ce que l'on appelait alors le centre de formation des avocats, sur la psychologie des confrères.
Il y a plusieurs catégories psychologiques principales, mais l'intervenant nous avait indiqué, qu’à 95 %, les avocats se situaient dans la classe : Enfant Rebelle.
Refuser quoi que ce soit à un enfant et celui-ci s'énerve, crie et tempête, lui dire que c'est le plus beau et le plus intelligent, et voilà qu'il file droit.
Binaire, vous disais-je, 0/1..1/0...