Chers lecteurs.
Permettez-moi un petit préambule.
Ayant été rappelé à l’Ordre, je vous précise, de nouveau, que vous disposez à la fin de ce message, d'un pavé vous permettant de vous désinscrire de ma liste de diffusion, conformément aux dispositions du RGPD.
Je ne souhaite en aucune façon importuner qui que ce soit qui ne souhaiterait pas me lire.
En revanche, si certains avaient connaissance de cet envoi sans l'avoir reçu, qu’ils n'hésitent pas à me transmettre leur adresse courriel pour les prochains messages.
Il m’a en outre été reproché de faire état d'une candidature à une élection, ce que je revendique néanmoins et encore plus, mais dont, de ce fait, je me dispenserai bien de faire état dans la présente.
Les campagnes aux élections, tant au conseil de l’ordre, qu’au bâtonnat, battent leur plein, surtout à Paris, et il est toujours particulièrement difficile, d'autant plus quand l’on connaît et que l'on apprécie les candidats, d'intervenir dans celles-ci.
Ceux pour lesquels je voterai connaissent mon soutien et peuvent compter sur moi.
Je n'ai jamais utilisé le « vote sec », et à Paris il y a de la place pour 7 binômes, mon bulletin de votre sera donc complet.
Je souhaitais simplement assurer de mon soutien Emilie CHANDLER et Yannick SALA qui outre d’être des amis proches connaissent parfaitement, et depuis de nombreuses années, toutes les questions agitant la profession.
Leur présence est nécessaire au conseil de l'ordre.
Si vous êtes arrivés là, c'est que vous souhaitez peut-être me lire…
Tout le monde se souvient de KAA, le serpent du livre de la jungle, qui envoûte le petit homme volontaire mais indubitablement naïf.
« Aie confiance, crois en moi… »
Il ne faut pas se leurrer, il s'agit de la méthode utilisée, systématiquement, par ce gouvernement.
Une pseudo concertation au cours de laquelle on donne des gages d’écoute, avec une empathie surjouée, pour en revenir in fine…au projet initial…
Il ne s'agit plus de démocratie mais bien de démocrature.
Cette façon de procéder a déjà été utilisée pour les réformes sur le droit du travail et plus récemment sur la loi justice.
Notre caisse de retraite comme les 41 autres régimes, l’éprouve actuellement.
Il y a néanmoins quelques variantes puisque le haut-commissaire ne souhaite aucunement rencontrer les dirigeants de ces 42 régimes, ce serait sûrement trop fastidieux, trop technique, trop précis donc.
Le projet affiché est pourtant magnifique et personne ne peut décemment, à tout le moins sur les principes, s'y opposer, à savoir un régime de retraite universel avec les mêmes droits pour tous.
Le postulat de base serait que les régimes ne sont pas équilibrés, ce qui malheureusement à ce jour est inexact, et plus particulièrement pour notre caisse de retraite des avocats (Cnbf).
- 2 milliards de réserves accumulées par les confrères des générations précédentes pour les suivantes,
- 1 million par an d'aide sociale pour les plus démunis d'entre nous,
- Une retraite de base quelles que soient les sommes cotisées pendant la carrière et même s'il n'y en a pas eu, plus ou moins équivalente à un SMIC,
- Une égalité hommes femmes,
- Un régime de base et complémentaire en équilibre au-delà de 2050.
Tout ceci va disparaître et rien, soyez-en sûr, ne sera sauvegardé.
Ajoutez à cela, ce que personne ne nous dit, une augmentation de nos cotisations au minimum de 60 % si le régime futur est aligné sur celui des Cadres, ou de 150 % si c’est sur celui des fonctionnaires.
Les droits de base ne seront plus à hauteur du SMIC pour les plus démunis, mais bien du RSA.
« Cotiser plus pour recevoir moins au moment de la retraite ! »
Si tant est d'ailleurs, que quelque chose soit réellement versé à un moment donné.
En effet, comme dans beaucoup de projets incontestables, le diable se cache dans les détails.
En premier lieu, cette magnifique invention de comptes notionnels.
Ceci implique que pour un euro versé chacun recevra la même chose… Mais quoi…
Le principe des comptes notionnels est très simple puisque en fait il permet à l'État, au moment de la retraite de verser aux futurs retraités, effectivement la même chose, mais qu'il aura décidé, à ce moment-là, selon des variables d'ajustement qu'il maîtrisera.
Il n'y aura plus donc aucune possibilité de connaître le montant de sa retraite avant que de la percevoir.
En limitant ce régime à 3 PASS, soit 120 000 € de revenus, alors que le nôtre l'est à 7 PASS, l'on éradique irrémédiablement toute solidarité, puisqu’on ne disposera pas alors d’assez de fonds.
En fait, on laisse subsister un régime de répartition famélique, et l'on incite ceux qui le peuvent, à se diriger vers un régime optionnel par capitalisation : une retraite pour privilégiés.
Quel bonheur pour toutes les compagnies d'assurances, qui n’en demandait pas, quoique, tant.
On aurait voulu supprimer la retraite par répartition, que l'on n’aurait pas fait autrement.
Cette réforme est un mensonge et surtout un leurre, il s'agit en fait de sortir le poids des retraites des fonctionnaires, du budget de l'État, entraînant, ipso facto, une diminution mécanique du déficit.
Tout cela pour cela : une paupérisation inévitable des futurs retraités, et un âge de la retraite qui va de fait augmenter puisque si l’on nous assure du maintien de l’âge actuel, on nous sert un « âge pivot » en-deçà duquel malgré l’âge légal atteint, la retraite sera drastiquement diminuée.
Et surtout, que l'on ne vienne pas nous dire que nous faisons du corporatisme et que nous ne sommes pas solidaires avec les autres professions.
Chaque année, chaque avocat, verse au titre de la péréquation …1356 € aux autres régimes…
Alors oui bien sûr, certaines fois, il y a des maladresses de notre caisse surtout lorsque l'on change avec succès un système informatique et que la tutelle empêche que nous engagions plus que les 77 salariés qui ne peuvent de ce fait répondre à plus de 60 000 avocats et près de 20 000 ayants droits.
Mais cette caisse, elle nous assure des droits, et elle est fondée sur des principes essentiels d'entraide et de solidarité.
Nous sommes dans la rue contre la loi justice, le scandale, renouvelé d'année en année concernant l'aide juridictionnelle arrive, et nous sommes informés dorénavant de ce qui va se passer pour nos retraites.
Que décidons nous ?
« Aie confiance, crois en moi… »