Les élections au bâtonnat étant terminées, vous pouviez légitimement vous attendre à ne plus recevoir de propagande électorale, à tout le moins pendant quelques mois…
Je suis navré de mettre un terme à vos espérances.
Ce préambule, pour vous annoncer, officiellement, que je me présente aux élections du bâtonnat, qui se tiendront… en décembre 2022.
Oui, je le sais, vous m’objecterez, et vous n'aurez pas forcément tort, que c'est dans six ans et que je m'y prends peut-être un peu tôt.
Vous me direz aussi, que 12 000 des votants de l'époque ne sont pas encore avocats… C'est vrai, et cela fait un peu peur.
Néanmoins, si je souhaite avoir six années devant moi, c'est que je pense qu'il faut changer pas mal de choses dans nos campagnes électorales.
1. Je ne suis pas persuadé, je suis même assez sûr du contraire, qu'adresser tous les jours des courriels à nos confrères, qui au demeurant ne les lisent plus parce qu'ils n'en peuvent plus, démontre une maturité de nos élections.
Je ne dis pas que la solution soit évidente mais il faut y réfléchir.
Il faut aussi repenser aux présentations, matin, midi et soir de tous les candidats au bâtonnat dans chacun des cabinets qui veulent bien les recevoir.
250 présentations d’une à deux heures, chacune, pour répéter la même chose ; que de temps et d'énergie gâchés.
Là encore il faut repenser le modèle.
2. Je suis un peu attristé et déçu, de constater que, depuis quelques années, ce n'est plus forcément le confrère candidat qui s'adresse aux siens, mais plutôt, une agence de communication qui prend sa place.
Nous ne devons pas, de ce fait, nous étonner de voir fleurir les concepts utilisés dans les campagnes politiques, et dont les intermédiaires spécialisés en médias se délectent.
Pour exemple, on nous parle à l'envi, de transparence et d'économie.
Personnellement, j'ai toujours considéré qu'à force d'être transparent, on devenait ectoplasmique, insignifiant et inexistant.
Qu’on nous parle plutôt de lumière et d'éclairage, d'accès aux informations, mais de grâce pas de maison de verre.
Nos clients le savent parfaitement, on travaille très mal dans un open space vitré…
Pour moi, un économe, cela a toujours été un ustensile qui permet d'éplucher les patates.
Pourquoi ne pas parler plutôt de dépenses justifiées et raisonnées.
L'ordre de Paris, séculaire, a des missions à remplir, il doit le faire et en assumer les coûts, en les expliquant.
3. Enfin, parlons un peu du nerf de la guerre.
Les chiffres circulent, et nous les connaissons.
100.000 € à 200 000 € en numéraire, sans compter les frais indirects, pour chacun des candidats, cela n’est bien évidemment pas raisonnable.
Nos cousins québécois, qui démontrent souvent, dans plusieurs domaines, une meilleure appréciation des choses que nous, plafonnent les dépenses directes des candidats à 5000 $ canadiens.
Il faut y songer.
J'aimerais bien, enfin nous aimerions bien avec la personne, Co- Bâtonnier qui partagera avec moi cette aventure, une campagne différente.
Être bâtonnier, c'est s'inscrire dans une chaîne ininterrompue depuis de nombreux siècles, avec lucidité et humilité.
Le bâton du bâtonnier, pour nous, c'est plus le témoin du relais que les athlètes se passent de main en main.
S'il tombe, s’il est donné trop tôt ou trop tard, si l'un des relayeurs mord dans le couloir d'à côté, il y a disqualification.
J'aimerais, que dans cette aventure de six années au moins, et de plus si vous m'accordez votre confiance, vous soyez avec moi, que vous soyez mon équipe.
Je souhaite les meilleurs d'entre nous dans tous les domaines du droit.
Il faut arrêter avec le bâtonnier omnipotent et omniscient.
Les meilleurs d'entre vous dans leurs spécialités, auront vocation, avec les membres du conseil de l'ordre qui devront retrouver leur force de proposition et de créativité, à montrer l'excellence et le savoir-faire de notre profession, et ce dès ma prise de fonction.
Celle-ci aura lieu en janvier 2024, année olympique pour Paris, j'en suis convaincu, et notre ville lumière sera une fois encore le centre du monde.
Nous devons être présents et démontrer, ce que nous faisons d'ores et déjà, que Paris est une place internationale, et incontournable du droit.
Voici quelques idées, je ne peux quand même pas tout vous dévoiler tout de suite.
Permettez-moi, de vous présenter mes meilleurs voeux pour cette année naissante, faite surtout de sérénité et d'harmonie.
Comme je l'ai déjà écrit, je reprends à mon compte cette formule du « matin des magiciens », et je souhaite, avec ceux qui partageront mon chemin, que nous soyons, aujourd'hui comme demain, des contemporains du futur.