La Cnbf, comme vous le savez tous, est un organisme de sécurité sociale qui, de ce fait, obéit à des règles assez strictes auxquelles elle ne peut pas déroger.
Il en va ainsi des élections de ses délégués tous les six ans, ainsi que des modalités de vote.
Les élections pour la mandature 2017/2022, se sont achevées il y a quelques mois, et force est de constater que, comme à l'accoutumée, elles ont assez peu mobilisé nos confrères.
Peut-on réellement leur jeter la pierre, je n'en suis pas sûr tant il peut apparaître difficile de comprendre pourquoi, et pour qui, l'on vote.
Lors des six dernières années, une majorité de gestion s'était dégagée, sous l'égide d'un syndicat d'avocats, représenté notamment au conseil national des barreaux : l’ABF.
Parce que les sujets futurs sont cruciaux pour la profession, parce qu'il n'est pas sain qu'une seule organisation gère un organisme concernant tous les avocats, l’ABF, sous le slogan : « la profession unie » a souhaité associer les autres syndicats à l’avenir de notre caisse de retraite.
Deux des syndicats majeurs de notre profession, ayant pourtant parfois des idées diamétralement opposées et antagonistes, ont accepté de participer à cette profession unie, il s'agit de l’ACE et du SAF.
Le dernier syndicat représentatif, à savoir le syndicat représentant les jeunes avocats, qui avait, durant la précédente mandature, attaqué, parfois outrancièrement, les élus de la caisse, prétextant notamment qu'il n'aurait accès à aucun des documents, des travaux et des informations de la caisse et qu'ainsi de nombreux éléments resteraient occultes, a pour sa part refusé, avant les élections de rejoindre « la profession unie ».
C'est un choix politique qui lui appartient, et qu'il doit assumer.
Lorsque l'on gère une caisse de retraite, on est confronté à une sorte de quadrature du cercle, d'impossibilité, comme en photo, de concilier le diaphragme et la vitesse.
D'un côté, les plus jeunes d'entre nous reprochent le poids des cotisations, et de l'autre nos confrères pensionnés fustigent la non revalorisation de leur pension.
Les dernières élections étaient une tribune permettant d'exprimer ces mécontentements légitimes, mais irréconciliables.
Ainsi, si les jeunes avocats et les confrères pensionnés firent élire de nombreux délégués, 24 d'un côté et 13 de l'autre, « la profession unie », telle qu’elle a été décrite plus avant, restait majoritaire, et reçût des électeurs, le mandat de piloter la CNBF pendant les six prochaines années.
Chaque nouvel élu de cette liste « profession unie », même s'il n'y a strictement rien à y gagner financièrement ou autrement d'ailleurs, était légitimé à postuler à un poste au conseil d'administration soit, hors avocat aux conseils et avocats pensionnés, 24 administrateurs sur Paris et 42 pour la province.
Avant ces élections qui se sont déroulées le 6 janvier 2017, « la profession unie » a souhaité discuter avec les jeunes avocats et leur proposer plus ou moins 10 % des postes d'administrateurs, « sacrifiant » ainsi, de fait …10 % de ses troupes…
Les jeunes avocats, qui considéraient que ce n'était pas suffisant, ont refusé cette proposition.
Les élections des administrateurs ont eu lieu, et 100 % de ceux-ci sont de ce fait issue des listes « profession unie » à savoir : ABF. ACE, SAF, élus ordinaux et indépendants.
C'est une belle assemblée, représentative de la profession, dans laquelle, de toute évidence et pour l'instant, les postes d'administrateurs changeant assez souvent pendant une mandature de six ans, les jeunes avocats sont absents.
Il n'y a rien eu d'obscur, il n'y a rien eu de mafieux, les règles étaient parfaitement connues de tous, et prétendre le contraire n'est pas vrai.
Nous sommes une caisse de retraite mono professionnelle, indépendante, qui fixe le montant de ses cotisations, qui les recouvre, et qui prévoit aussi le montant des pensions à verser.
Nous sommes attaqués de toutes parts de l'extérieur, notre pérennité est remise en question, et personne ne peut assurer que la caisse, à la fin de la mandature, aura la même autonomie qu'à ce jour.
Il est important de ce fait, que la polémique interne cesse, et que nous travaillions ensemble.
Je l'ai écrit à plusieurs reprises, il n'y a rien de secret, il n'y a rien de caché, il n'y a que des choix politiques qui doivent se faire en cherchant l’impossible : la quadrature du cercle.
Les jeunes avocats disposent de 24 délégués qui devront travailler dans les commissions qui leur sont ouvertes, notamment celles : des réformes à venir, du pilotage de la caisse, ou des relations avec les jeunes avocats.
Ils auront, comme tous les délégués, accès à tous les documents, à toutes les informations, et à tous les travaux, passés, présents et futurs de la caisse.
Pour en avoir discuté avec nombre d'entre eux, je sais qu'en moyenne, le président de la CNBF, qui n'est pas rémunéré, subi durant les deux années de son mandat, une baisse de 40 % de son chiffre d'affaires.
Pas plus, les fonctions de membre du bureau, d'administrateur, ou de délégué ne sont rémunérées.
Nous n'avons donc rien à gagner, ni les uns ni les autres, si ce n'est à travailler, en conscience, pour le bien de nos confrères, et de notre profession, aujourd'hui comme demain.
Des choix parfois difficiles sont devant nous, faisons-les ensemble et assumons-les !
J'adore cette idée, issue du « matin des magiciens », soyons résolument, des contemporains du futur.