Capitole et Roche Tarpéienne si proches géographiquement, et parfois dans le temps, comme nous le rappelle l'histoire romaine.
C'est d’un sens inusuel dont je veux vous parler.
Je n'ai pas réellement pour habitude de renier mes amis quand ils ont des problèmes, alors quand ils triomphent !
J'ai rencontré Arnaud Lizop lors d'une première campagne ordinale, il y a maintenant quelques années.
L'année suivante, forts de nos illusions assez peu confortées par les résultats, nous décidions de former avant l'heure, un des premiers binômes électoraux, en mettant nos forces en commun, hélas, sans véritablement plus de succès que l'année précédente…
Je me rappelle très bien qu’on m'avait reproché cette alliance et que notamment le terme de « marchand de sommeil » avait été prononcé à l'encontre d’Arnaud.
À l'époque, dans une approche novatrice et proactive de la profession, Arnaud domiciliait des confrères à son cabinet et leur proposait plusieurs services notamment de secrétariat, ou de salles de réunion, en temps partagé.
Ce ne devait pas être forcément une mauvaise idée puisque, par la suite, un bâtonnier auquel il faut rendre hommage, en l'occurrence Christian Charrière Bournazel, créa la première pépinière destinée à permettre à nos jeunes confrères, ou à ceux en rupture de ban pour un temps, de continuer néanmoins à exercer leur profession.
O tempora, o mores, Arnaud fût néanmoins attaqué alors par les services d’un Ordre assez réactionnaire, qui multiplia les contrôles, examens, demandes d'information et j'en passe.
Je pense, ou à tout le moins je l'imagine, qu’Arnaud fût convoqué dans la grande salle du conseil de l'ordre de Paris, pour s'y expliquer déontologiquement, voire disciplinairement.
Par la suite, son projet grandit et s'appelle maintenant Avocap, regroupant plus de 200 confrères dont aucun, et ceci est assez rare chez nous, ne s'est, à ma connaissance, plaint de quoi que ce soit.
Il y a peu, quelques semaines à peine, dans la même salle, le conseil de l'ordre de Paris était appelé à se prononcer sur un appel d'offres pour la création de la nouvelle pépinière de Paris.
Ce dû être un sentiment étrange pour Arnaud de se retrouver en ce lieu, plusieurs années après, dans d'autres circonstances, et de se voir confier, à l'unanimité, avec un autre prestataire, le soin de mener à bien ce nouveau projet.
Les temps changent, et notre Déontologie aussi, et s’il ne faut pas faire n’importe quoi bien évidemment, nous devons évoluer, ne pas nous auto limiter, mais aller de l’avant, sinon d’autres le feront pour nous.
Il était assez étonnant, lors des Assises du Droit du Sport, voulus par le Bâtonnier Basile Ader, d’entendre les questions des confrères spécialisés, s’auto régulant, et s’interdisant ainsi de nouveaux domaines d’activités.
L'intervention du susnommé bâtonnier ne fût pas banale dans l'enceinte de la maison du barreau, qui souvent entend d’autre sons de cloche, en ce qu'il encouragea à ne rien s'interdire, aller vers d'autres marchés, tout en indiquant que l'ordre des avocats de Paris serait toujours derrière ses membres.
Dans un autre ordre d’idée, et ce n’est pas faute d’avoir essayé de tirer la sonnette d’alarme, la profession semble enfin s’être saisie du projet de réforme des retraites qui relève de l’escroquerie.
Réformer : pourquoi pas, mais il faut certaines conditions.
En premier lieu, il est nécessaire d’avoir un système qui ne fonctionne pas, et/ou qui coûte de l’argent.
Il faut en outre qu’il existe un bienfait, si ce n’est à court terme, à tout le moins, à moyen ou à long terme.
Quelques rappels à ceux qui en ignoreraient.
Notre régime de retraite autonome, et non spécial, fonctionne très bien, ne coute rien à la collectivité, et est stable pour plus de 50 ans.
Pourquoi donc réformer ce qui ne demande pas à l’être, sauf à provoquer un nivellement par le bas et une paupérisation de la profession surtout des jeunes, et futurs confrères.
On voudrait supprimer la profession que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
Et que l’on ne nous parle surtout pas de Solidarité.
Sur cette question, il y a comme une certaine concordance des chiffres.
Chaque avocat français donne, à fond perdu, 1400 € par an aux autres régimes de retraite.
Chaque avocat français retraité, homme ou femme, n’ayant pas ou peu cotisé, recevra néanmoins, chaque mois, une retraite 1400 €.
Cette solidarité, inter-générationnelle et sans différence de genre ou de richesse n’existera plus.
A la place nous cotiserons deux fois plus…pour deux fois moins de droit…
On supprimerait ainsi un système qui ne demande rien à personne, et qui ne coûte rien à la collectivité, au nom de quoi ? qu’on nous le dise enfin !
Alors oui, nous ne sommes que 60.000 personnes sur 60 millions, un millième donc, mais nous devons être ce petit caillou dans la chaussure qu’on ne peut indéfiniment ignorer sauf à se blesser irrémédiablement.
Battons-nous pour les générations futures, elles nous en seront peut-être reconnaissantes.
Je vous souhaite d’excellentes vacances, et plein de « Perfect Day », en rappelant les paroles de Lou Reed
“ You’re going to reap just what you sow”